Des policiers dépourvus d’armes et de nourriture lancent un cri d’alarme

Des policiers dépourvus d’armes et de nourriture lancent un cri d’alarme
Photo : Patrick Souvenir (Archives)

Depuis plusieurs semaines, des agents de l’institution policière haïtienne confrontent à une sérieuse difficulté. Armement et nourriture constituent pour eux un lourd fardeau. Ils n’ont pas droit aux revendications, ni aux protestations. Alors qu’ils crèvent de faim quand ils sont postés et ils sont exposés aux malfrats.

On a pris la décision au sein de plusieurs commissariats du pays de suspendre le repas préparé au profit des agents de la police nationale, seulement on a offert à chacun une carte de débit sur laquelle un montant de 4 000 gourdes est crédité afin qu’ils puissent assurer leur nourriture. L’initiative semblait bonne, mais des cas d’irrégularité engendrent une crise. « Pour l’instant tout va bien, cependant nous avions des difficultés de procéder à une transaction avec la carte, car le montant n’est pas souvent déposé à l’heure », a expliqué un agent de police ayant requis l’anonymat.

Si les policiers administratifs sont satisfaits de ce moyen pour leur nourriture, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore reçu leur arme à feu. « Des agents issus de la dernière promotion n’ont pas d’armes. Les brigades sont souvent organisées avec un seul policier armé, nous sommes exposés aux bandits de grand chemin qui se sont montrés sans pitié pour les membres de la PNH », se plaigne un agent.

Pour palier ce problème, les responsables avaient envisagé de distribuer à certains policiers des revolvers de calibre 38, alors que les fauteurs de troubles ont en leur possession des armes de gros calibre.

Les unités spécialisées ont aussi leur grogne

Ils ont des armes et des munitions, mais ils leur manquent encore de la nourriture. « Les hommes affectés aux unités spécialisées n’ont pas droit à une carte de débit, on ne prépare pas de mets dans les camps, mais on commandait des plats dans un restaurant, cependant il y a plusieurs semaines qu’on ne nous apporte rien à manger », a rapporté un agent du SWAT Team. Pour pouvoir se nourrir dans les heures de travail, ils contribuent suivant leur moyen, sinon ils pourraient passer toute une journée avec un creux dans le ventre.

Le porte-parole adjoint de l’institution contacté par téléphone, n’a rien mentionné comme solution à cette crise. Gary Desrosiers parle, au contraire, de l’irresponsabilité de l’Etat haïtien.

En fin de compte, l’institution ayant la charge d’assurer la sécurité publique fait face à des difficultés cruciales, pourtant les grands décideurs continuent de jouir des biens publics et créent des scènes de commérage au lieu de parler de la bonne gestion des administrations publiques.

Dossier : Emmanuel Eddy Cantave


La Rédaction

La Rédaction Contact : actualites@haitinews2000.com

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Enable Notifications OK No thanks