Des organisations de la société civile dominicaine plaident en faveur du respect du droit au logement des familles migrantes de l’ancien village de Boca de Cachón

Des organisations de la société civile dominicaine plaident en faveur du respect du droit au logement des familles migrantes de l’ancien village de Boca de Cachón

ESKE KONNEN BANNER« A l’ancien village de Boca de Cachón, la situation actuelle de beaucoup de familles est désolation et désespoir, car elles ne savent où aller, voire bénéficier les services publics de base comme électricité, eau, santé, etc. Elles ont été séparées de l’ancienne communauté pour les contraindre à se déplacer ou les forcer à quitter leur domicile actuel. C’est la raison pour laquelle, plusieurs organisations de la société civile dominicaine se sont positionnées, pour rappeler à l’État dominicain qu’il a le devoir de faire tout son possible pour empêcher les expulsions forcées dans l’ancienne village de Boca de Cachón. Il doit aussi s’assurer que le relogement se fasse dans la dignité et soit adapté pour toutes les familles », a écrit le Service Jésuite aux Migrants (SJM) dans une note publiée le 2 juin 2014.

Ci-joint l’intégralité de la note :

Au nouveau village de Boca de Cachón, 560 maisons ont été construites pour relocaliser les résidents-es de 404 maisons de l’ancien village, mais beaucoup de familles peinent encore à avoir un toit où se mettre à l’abri.

Le logement est l’un des outils anthropologiques qui, en lui-même, constitue une dimension humaine pour la vie des gens. Il a rapport avec l’identité, l’enracinement, la cohésion sociale et le développement. Car, tout le monde a besoin d’un endroit pour vivre, d’un espace pour se développer en famille, d’un abri sain qui offre de la sécurité. Le logement est donc un besoin humain fondamental comme la nourriture et le vêtement. Priver quelqu’un de ce droit, c’est le priver du droit de vivre avec dignité. C’est est donc un droit fondamental reconnu par plusieurs instruments juridiques internationaux tels que l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Depuis quelques mois, nous assistons à Boca de Cachón, au déplacement de toute une population d’une zone dangereuse affectée par les inondations du Lac Enriquillo, à une zone de sécurité. Le gouvernement dominicain a dépensé quelque 22 millions de dollars pour la construction de 560 maisons devant servir à loger les résidents-es de 404 maisons de l’ancienne communauté. Après plus d’un mois et demi de navette, il reste encore aujourd’hui dans l’ancien village de Boca de Cachón environ 60 maisons qui n’ont pas été retenues selon les critères élaborés pour le déplacement. Il faut aussi mentionner des dizaines de familles vulnérables qui n’ont d’autre choix que se déplacer pour une autre communauté.

Dans cette situation se retrouve le citoyen dominicain, Domingo Pérez, 60 ans, dont la maison, après la mort de sa première femme, avait été enregistrée au nom de la fille de sa femme qui vit aux Etats-Unis. Maintenant, il se trouve désemparé et est obligé de vivre entassé dans la maison d’un frère qui l’a hébergé.

Un autre cas particulier est celui de Angelín Florian Novas et Flavia Silverio Ramirez, des Dominicains, qui sont parents d’une fille d’un mois et demi. Ils ont constaté que, malgré leur maison avait été recensée en 2012, ils doivent attendre maintenant la décision des autorités dominicaines pour les réinstaller au nouveau village de Boca de Cachón. Entre temps, ils se retrouvent comme d’autres habitants dans les décombres en respirant l’odeur des latrines détruites par les brigades de démolition.

Soulignons que les familles migrantes s’inquiètent beaucoup du fait qu’après plus de 30 ans dans la communauté de Boca de Cachón, aucune d’entre elles n’ait été relogée dans le nouveau projet ni habilitée à faire partie du régime de location. La majorité de ces familles travaille comme employés domestiques et agricoles pour des familles dominicaines


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La situation actuelle de beaucoup de familles est désolation et désespoir, car elles ne savent où aller, voire bénéficier les services publics de base comme électricité, eau, santé, etc. Elles ont été séparées de l’ancienne communauté pour les contraindre à se déplacer ou les forcer à quitter leur domicile actuel. C’est la raison pour laquelle, plusieurs organisations de la société civile dominicaine se sont positionnées, en vertu de l’article 11 du Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels et l’article 51 de la Constitution de la République Dominicaine de 2010, pour rappeler à l’État dominicain qu’il a le devoir de faire tout son possible pour empêcher les expulsions forcées dans l’ancienne village de Boca de Cachón. Il doit aussi s’assurer que le relogement se fasse dans la dignité et soit adapté pour toutes les familles.

Traduit par le GARR

 


La Rédaction

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