70 ans de la victoire de 1945: Varsovie ne cherche pas à blesser l’orgueil russe

70 ans de la victoire de 1945: Varsovie ne cherche pas à blesser l’orgueil russe

victoireINTERNATIONAL – La Pologne n’a pas cherché à blesser l’orgueil de la Russie en organisant le 8 mai une rencontre internationale pour marquer le 70e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, a déclaré mardi le président Bronislaw Komorowski.

Cette rencontre internationale consacrée à la fin de la Deuxième guerre mondiale, organisée à Westerplatte près de Gdansk, va se retrouver de facto en concurrence avec le traditionnel défilé militaire sur la place Rouge par lequel la Russie commémore cette victoire et elle a été critiquée par Moscou qui y a vu une manoeuvre antirusse.

Une semaine après l’annonce de cette rencontre par M. Komorowski, la tension reste vive entre Varsovie et Moscou. L’ambassadeur russe en Pologne a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères, a annoncé ce dernier. Il s’y est vu remettre une note de protestation contre des propos acerbes tenus à l’égard du chef de la diplomatie polonaise Grzegorz Schetyna par un vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine, toujours à propos de la manière de marquer la fin de la IIe guerre mondiale.

M. Schetyna avait estimé en substance que Moscou n’avait pas le monopole de cette célébration et que Londres ou Berlin y avaient également droit. M. Karassine y a vu une tentative de mettre en question le rôle de l’URSS en tant que vainqueur dans la Grande guerre patriotique et jugé que le ministre polonais s’était couvert d’opprobre.

M. Komorowski, interviewé mardi par la radio Tok FM, a cherché à calmer le jeu, déclarant qu’il n’avait pas l’intention d’empêcher les Russes de célébrer leur victoire militaire ou de blesser leur orgueil.

La rencontre de Gdansk doit d’abord rassembler des historiens, mais seront aussi invités à s’y joindre des responsables politiques européens, actuels et anciens, avec l’objectif d’adopter une position commune sur les fondements et les perspectives de l’intégration européenne en tant que garanties de la paix et de l’ordre, a dit le président polonais.

L’alternative (à la rencontre à Gdansk) serait d’aller au Kremlin pour fêter la victoire militaire de l’ex-URSS, dont l’héritière est la Russie. L’armée de celle-ci n’est pas une armée de paix, comme on l’a vu en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine, a encore dit le président Komorowski.

Tout en reconnaissant à nouveau le rôle des Soviétiques qui ont libéré Auschwitz et mis fin à l’occupation hitlérienne de la Pologne, il a défendu le droit de cette dernière à exprimer sa vision de l’histoire. Nous avons le droit et le devoir de dire qu’en Pologne la fin de la guerre n’avait pas apporté la liberté, a-t-il ajouté, dans une allusion à la mainmise de l’URSS de Staline sur l’Europe de l’Est.

La semaine dernière, le chef de l’administration présidentielle russe, Sergueï Ivanov, avait vu dans le projet polonais une tentative d’enlever à plusieurs dirigeants européens l’envie de se rendre le 9 mai à Moscou, où les anniversaires de la victoire –célébrée ce jour là en Russie, et non le 8 comme dans les autres pays– sont habituellement l’occasion d’un grand défilé militaire sur la place Rouge.

La Russie a indiqué avoir la confirmation de la venue à ses commémorations d’une vingtaine de dirigeants étrangers dont le président chinois Xi Jinping et même le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

(©AFP / 03 février 2015 13h37)


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