Paula Clermont Péan, création et transmission, La passion théâtre

Paula Clermont Péan, création et transmission, La passion théâtre
Paula Clermont Péan, partenaire de longue date de la Fondation Connaissance et Liberté

Paula Clermont Péan, partenaire de longue date de la Fondation Connaissance et Liberté, est cette année l’invitée spéciale du Festival Quatre Chemins et sera honorée durant toute la durée du festival, du 16 au 28 novembre 2015.

Nous tenons à nous associer à cet événement en lui rendant hommage à travers une exposition retraçant son parcours. Le vernissage aura lieu dans l’atrium de FOKAL le lundi 23 novembre 2015 à 7 h pm. Elle durera jusqu’au 15 décembre. Elle sera reprise ensuite dans le local de Pyepoudre, à Bourdon.

Formée à la pratique du théâtre et de la littérature, je cherche à travers ces arts à explorer les facettes de notre réel pour dégager un langage dont les contours esthétiques traduisent la sensibilité et les préoccupations, les questionnements de toute une communauté humaine, tout en s’ouvrant au reste du monde.

Paula Clermont Péan

Parcours

Paula Clermont Péan est metteure en scène, comédienne, conteuse, auteure. Elle dirige le Centre culturel Pyepoudre, un centre d’animation, de formation et de lecture publique qu’elle a fondé en 1989.

Née à Cabaret, Haïti, elle fait ses études classiques au collège Fernand Prosper et au Centre d’études secondaires à Port-au-Prince. Après son baccalauréat, elle part en France où elle fait des études supérieures en science et technique du théâtre, de sociologie de l’art et d’animation culturelle à l’Université de Paris VII et de Paris VIII. Elle obtient une licence et une maîtrise et suit des cours au Conservatoire d’art dramatique de Paris où elle travaille entre autres avec Antoine Vitez. Elle se rend ensuite aux Etats-Unis où elle obtient une maîtrise en Lettres et Littérature française au Boston College University, Boston, Massachussetts USA). Entre-temps, elle participe à des stages de formation en animation socioculturelle, gestion des affaires culturelles et à des formations sur les différentes techniques théâtrales organisées dans plusieurs pays d’Europe, entre autres avec Augusto Boal, au Japon, au Canada, et aux Etats-Unis.

Chercheuse

spectacle paris 1Que de chemins parcourus depuis les premiers balbutiements à Paris. Tu es arrivée, avec dans la tête, que nos espaces identitaires étaient chargés de demandes jamais formulées jusqu’ici, et qu’il fallait les révéler pour chercher les réponses qui conviennent. Depuis “Le Bal des Dieux” à jusqu’à “Mémoire de l’eau”, tu n’as pas arrêté de chercher. Chercheuse ! Mais, pas une de ces chercheuses qui ne trouve que ce qui est commode de chercher pour briller, mais une chercheuse qui veut trouver ce qui manque réellement à l’utile dans sa société. Déjà, de tes débuts à Paris, quand Depestre t’imposait d’être en état de poésie, et que Métellus voulait que ce soit au “Pipirit chantant”, tous les sédiments de ton langage scénique étaient là. La danse, le texte, la projection d’images, la voix chantée.

Raymond Sardaby, réalisateur, créateur lumière

Échange, transmission, partage

Tu ne saurais oublier tes racines, ni laisser sombrer tes rêves … Je sais que l’autre a dit que chacun doit cultiver son jardin, une manière d’inviter chaque être à contribuer à la vie et à sa germination; mais quel plaisir prend-on à le faire sans penser à l’autre ? Quel bonheur peut-on récolter sans mettre son amour et son savoir au bienfait de son pays, son peuple ? La vie, ce n’est pas seulement travailler, manger, boire, dormir. Partager son intelligence, ses connaissances, c’est surtout ça l’important, la vraie force d’une vie.

Paula Clermont Péan, Port-au-Prince, 1er décembre 2011, extrait de À mon fils,

Texte publié dans la revue Intranqu’îllités, n° 1, Hommage à Jacques Stephen Alexis

En collaboration avec l’association Haïti Culturelle de Boston, elle réalise l’adaptation au théâtre de Léa Cocoye, deDjouman, de Gouverneurs de la rosée. A Paris, l’Association des Travailleurs Immigrés de France et le Groupement des Étudiants Haïtiens de Paris bénéficient également de ses expériences sur le plan artistique. Elle a aussi des échanges fructueux avec d’autres groupes culturels en diaspora tels Solèy leve de New-York, Vaccine de Montréal… Le bal des dieux, qu’elle créée pour son projet de sortie à Paris VIII, est présenté ensuite au John Hancock Theater à Boston, puis à la Brooklyn Academy of Music de New-York et au Collins Theater à New-Jersey.

En 1985, elle revient en Haïti, où elle enseigne pendant plusieurs années la littérature et le théâtre. Elle fonde en 1989 le Centre culturel Pyepoudre, qu’elle dirige depuis maintenant vingt-six ans. De cette date à aujourd’hui, elle arpente sans relâche le pays, avec pour souci majeur d’encadrer les jeunes de toutes les catégories sociales en vue de l’implantation de réseaux culturels à travers le pays.

Paula Pyepoudre 5Entre le rural et l’urbain: Pyepoudre, ceux qui marchent

Dans l’avion qui me ramenait chez moi en 1985, après 16 ans d’absence, j’avais de multiples pensées qui bouillonnaient dans ma tête dont la principale était de mettre sur pied une école qui aurait pour nom : « Ecole des quatre z’arts ». J’avais tout le plan du projet, sauf que je ne comptais pas sur la réalité économique et sociale du pays. Quand j’ai commencé à visiter les villes de province et les milieux défavorisés, j’ai senti que cette école là, si je la montais, serait un crime contre la population, car les gens que je voulais surtout atteindre n’auraient pas les moyens d’y accéder. J’ai donc changé de plan en montant un Centre culturel. C’était le moyen le plus sûr d’atteindre tout le monde : les villes de province, les milieux ruraux, et aussi les différentes couches de la capitale.

Paula Clermont Péan

Le Centre culturel Pyepoudre a pour mission de participer activement à la promotion de la culture nationale et de contribuer au développement des éléments esthétiques du vaudou et du folklore haïtien, en servant toute la collectivité, notamment les jeunes des communautés de base, même s’il n’a pas de réponse à toutes leurs demandes et interrogations. Ses axes d’intervention couvrent le domaine socioculturel à travers la formation, l’animation et l’appui à la création, tout en optant pour des projets à base communautaire. Pyepoudre lutte contre la cassure entre le rural et l’urbain et travaille à réconcilier les communautés régionales avec la vie culturelle. En ce sens, son travail est essentiel.

Le programme de formation de Pyepoudre encadre les jeunes du pays réel, diffuse la culture nationale dans le souci de faire de la conscience esthétique l’affaire de tous et d’intéresser tout le monde à la chose culturelle. Pyepoudre cherche à valoriser la culture profonde :chants, danses, toute la gestuelle liée à la culture populaire prennent ainsi une dimension nouvelle. En ouvrant aux jeunes des communautés traditionnellement laissées pour compte l’accès au théâtre, à la poésie, à la production littéraire et artistique, le centre contribue à leur restituer un droit fondamental : le droit à la création, le droit à la beauté, le droit à la vie.

Le 12 janvier 2010, le tremblement de terre dévaste le pays et détruit les locaux du Centre culturel Pyepoudre situé à Christ-Roi, mais cette catastrophe n’arrête ni Paula, ni son équipe qui ont travaillé avec acharnement pour poursuivre et développer les actions engagées depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, le Centre culturel Pyepoudre a un nouvel espace, KayPyepoudre, à Bourdon pour continuer le travail de la lecture et de la culture auprès des jeunes. Aujourd’hui, Paula et son équipe ont formé des milliers de jeunes en animation socioculturelle, structuration de groupe et vie associative, plus d’une centaine en théâtre-chant-danse et le service « bibliothèque de proximité » fonctionne avec près de trois mille jeunes. Toutes les manifestations artistiques se font pour le public de la capitale, des villes de province et en rural.

Conteuse, auteure, formatrice

Auteure et interprète de conte, elle adapte au théâtre des contes populaires haïtiens, présente des séances de contes dans plusieurs écoles et centres culturels de la capitale et de la province, joue en aussi bien en Haïti que dans la diaspora et participe régulièrement à des festivals en Haïti – Kont anba tonèl, Ann konte, Je te conte au chant du crépuscule, Krik Krak -, et à l’étranger, en Martinique, Guadeloupe, France, aux Etats-Unis et en Afrique.

Elle anime aussi des séances de formation sur l’écriture et l’interprétation du conte pour des groupes de jeunes à Port-au-Prince et en province.

Elle est l’auteure de deux recueils de contes, Le chant de Miraya, publié aux Editions Mémoire, et Chaque Malice a son Bouqui chez Educa Vision, Miami. Son troisième recueil est en chantier et sortira prochainement.

Une passion, le théâtre, un fil conducteur, la formation de jeunes artistes

Le théâtre est à côté de nous, dans nos mémoires affectives et sélectives, nos bons ou mauvais souvenirs. Il est dans nos coins de rues, notre nudité, notre pureté, nos laideurs, nos maux. Il est aussi dans nos rêves, nos vécus, notre silence, notre résistance. Enfin, il est notre corps puisque le théâtre est corps avant d’être mot.

Paula Clermont Péan

Depuis ses années de formation jusqu’à aujourd’hui, Paula Clermont Péan a toujours travaillé comme metteure en scène, comédienne, formatrice, créant et interprétant de nombreux spectacles avec de jeunes comédiens.

Déjà, dès tes débuts à Paris, quand Depestre t’imposait d’être en état de poésie, et que Métellus voulait que ce soit au “Pipirit chantant”, tous les sédiments de ton langage scénique étaient là. La danse, le texte, la projection d’images, la voix chantée. Mais pas la danse pour seulement danser, pas le texte pour simplement parler, pas l’image pour montrer, pas la voix chantée comme pour une chanteuse. Ces quatre supports étaient variantes d’une même expression scénique.

Raymond Sardaby

Elle occupe une place toute particulière dans l’histoire du mouvement artistique haïtien. Dans son travail de création, elle tente d’établir la jonction et connivence entre la danse, la musique et le théâtre. Le mouvement qui en résulte est l’expression d’une quête de beauté dans laquelle l’art est vécu comme une aventure singulière et totale. Le fait naturel se manifeste à tous les carrefours, les arbres dansent et chantent; les hommes rêvent de concilier imaginaire et vécu. Conte, chant, danse et parole : elle privilégie tous ces médiums dans son travail théâtral. C’est peut-être parce qu’elle a longtemps pratiqué ces formes d’art et en retour, elles restent imprégnées en elle, dans le plus profond de son être. Les intégrer au jeu scénique aide, d’une certaine manière, à faire émerger le cordon esthétique qui relie ses créations. Paula privilégie la transmission et la formation. Pyepoudre est un lieu ouvert aux jeunes artistes, et est une pépinière de comédiens de talent qu’elle forme, dans le cadre de stages de formation assurés par elle ou par d’autres metteurs en scène. Ses créations rassemblent des générations de jeunes comédiens et comédiennes.

Dans une certaine mesure, je pense que les chansons, les danses et toute la gestuelle liée à la culture populaire apportent une couleur nouvelle au théâtre haïtien. Notre chanson, « voix de nos rues et de nos corridors », est âme, vie et rêve. Elle est partout, dans nos loisirs comme dans nos corvées. Les danses sont aussi l’expression de notre fierté, de nos émotions agréables ou douloureuses.

Metteure en scène, comédienne : le parcours d’une créatrice

Paula Clermont Péan Clermont Péan met en scène des pièces ou adapte des contes populaires haïtiens au théâtre comme « Passage/Pasaj », créé en 1987 et présenté en 1988 au théâtre de Basse-Terre, Guadeloupe. Co-auteure et metteure en scène du film Cantate pour deux généraux produit par Jean Rouche au Musée de l’Homme à Paris, co-metteure en scène de Mémoire insulaire spectacle haïtiano-dominicain présenté à l’Exposition universelle de Séville en 1992.

Elle a aussi son actif de nombreuses collaborations avec d’autres artistes : elle interprète et met en espace deux productions de Carole Démesmin, Hommage à notre culture en 1984 et Naufrage en 1985 ; elle apporte sa touche de metteur en scène dans les chorégraphies de la compagnie de danse Artcho, Cri de la liberté et Bal des Guédés. Elle est la voix du Bal des Guédés et du Cri des Nagos.

Elle interprète aussi des rôles-clefs dans Bobomassouri de Franketienne (1984) mis en scène par Jean-Pierre Bernay, dansLes Monologue du Vagin, d’Eve Ensler (2008), mis en scène par Michèle Lemoine.

Elle joue aussi dans Kaselezo de Frankétienne (1985), présenté dans la mise en scène de Jean-Pierre Bernay en Haïti, au théâtre de Beaubourg à Paris, à l’auditorium du Plateau et au théâtre de l’Uquam à Montréal, en Guadeloupe et à la Martinique.

Suivent de nombreuses créations : Ces îles qui marchent (1992), Litanie au crépuscule (1997), Le chant de la canne (1998),Le cri de la terre (2001), Aux chants des oubliées (2001). Elle crée un spectacle de contes, Je te conte au chant du crépuscule, présenté au Queens Borough library de Long Island, à New-York et en 2002 au festival du Marin de la Martinique.

Elle reprend à plusieurs reprises dans sa propre mise en scène Kaselezo, devenue sa pièce fétiche, à Port-au-Prince et en province, qu’elle recrée en 1998, en 2008 et en 2015.

Paula est co-metteure en scène du spectacle Express Partout, créé en 2004, interprété par le groupe Zepon qui fait une tournée de deux mois dans des salles de théâtre et des écoles de la Suisse.

 Memoire de l eauEn 2005, elle met en scène Mémoire de l’eau … et nous gouvernerons la rosée, une adaptation théâtrale du roman de Jacques Roumain, avec les comédiens du groupe ACTELIE, qu’elle a fondé suite à plusieurs ateliers de formation en techniques théâtrales. La même année, Paula présente Ces mots du corps, une création spéciale ayant pour thème les droits de la femme et la violence contre les femmes.

Elle crée en 2005 Ces mots du corps, une création spéciale ayant pour thème « Les droits de la femme et la violence faite aux femmes » dans le cadre du colloque régional « Quelle citoyenneté pour les femmes?». Dans le cadre du Festival CulturElles 2007 organisé par  l’Institut français d’Haïti, elle reçoit une carte blanche et la pièce est présentée au Cercle Bellevue, aux Cayes et aux Gonaïves.

En 2006, elle crée Le premier poète ou les condamnés à vivre. En 2008, elle met en scène Écrire ma mémoire sur le sable, d’après le conte en vers Natif-Natal de Félix Morisseau-Leroy en décembre 2008. En 2009, à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire du Centre culturel Pyepoudre, elle met en scène une lecture scénique de Traversée de Xavier Orville.

En 2010, elle crée un spectacle sur les droits des enfants, Lago lago alarive timoun.

En 2012, elle met en scène en collaboration avec Albert Moléon Folidamou, pour le 25e anniversaire du Centre culturel Pyepoudre, interprétée par les comédiens de Actelié et des comédiens issus d’autres troupes de la communauté.

Dans le cadre du projet « croisons les arts entre Haïti et la France », elle conçoit et met en scène le spectacle À la croisée des îles, une création inspirée de Sa Majesté des Mouches de William Golding, présentée dans trois villes de France.

En 2015, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, elle crée une performance, La quête de l’eau, sur le thème de la sécheresse.

En 2015, elle est l’invitée d’Honneur de la douzième édition du Festival de Théâtre Quatre chemins.

Le théâtre partout, envers et contre tout: un pays, des choix

Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes déterminés à lutter pour que notre culture et nos arts ne meurent pas. Le théâtre s’affirmera envers et contre tout aussi longtemps que les portes resteront ouvertes pour donner place aux comédiens, dramaturges, metteurs en scène, régisseurs, écrivains etc. Personne ne peut nous le refuser malgré la censure politique, économique ou malgré l’inexistence de salles appropriées. A ce niveau je dis: tels types de lieux, tels types d’activités.

Paula Clermont Péan

Dans ce pays difficile où nous vivons, Paula est une résistante de la création. Elle se bat sans relâche contre le précaire, contre l’absence de structure, contre le vide et contre la résignation. Avec l’exigence artistique, avec la volonté et le désir de créer, de former, de transmettre à travers tout le territoire, elle trouve les personnes, elle forge les outils, et investit les espaces pour faire vivre notre culture. (d’après un texte Raymond Sardaby)

J’ai rencontré Paula en 1987 et, plus tard, nous nous sommes liées d’amitié. Je fais donc l’exercice de revoir en condensé dans ma mémoire une suite d’images allant des premières impressions au portrait plus riche que j’ai aujourd’hui fait de tant d’événements et d’expériences partagées.

D’abord, il y a un visage un peu énigmatique, lisse, légèrement tendu, ces yeux souvent mis clos, de belles mains, l’élégance discrète jusqu’au bout des ongles… et puis quelques points tout à fait étonnants : elle est d’une ponctualité à toute épreuve. C’est franchement curieux sous notre soleil. C’est une femme de théâtre, elle ne se définit pas autrement. Voilà qui est inhabituel. Comment fait-on cela ? Difficilement, partout ailleurs. Mais en Haïti?!

Elle seule en a le secret. Elle est la seule à le faire ici. Avec constance et sans filet. Derrière ce visage lisse, il y a cette tenace détermination, discrète mais inébranlable, cette capacité exceptionnelle de construire patiemment, sans jamais lâcher, son travail de création, de communication, malgré les nombreux et lourds obstacles.

Et ce qui équilibre superbement cette volonté de fer, c’est la tendresse, la générosité, l’immense sensibilité, l’écoute juste, la profonde délicatesse. Voilà, c’est Paula, en toute amitié.

Lorraine Mangonès, directrice exécutive de la Fondation Connaissance et liberté

Prix et distinctions

Honneur et Mérite de Cosaf, avril 2005

Sélectionnée officiellement le 29 juin 2005 à Oslo dans le cadre du projet “1000 femmes pour le prix Nobel de la Paix”, Paula Clermont Péan est l’une des 3 Haïtiennes nominées pour le Prix Nobel de la paix.

Le 16 mai 2008, elle reçoit au cours d’une cérémonie organisée à Port-au-Prince le Shining World Leadership Award de l’International Association Ching Hai.

Honneur de Sosyete Koukouy pour Mèt Lawouze, 2010

Honneur et Mérite de Rasin Lespwa, Darbonne, décembre 2011

Honneur et Mérite de Akoustik Prod, Festival Krik Krak, 2012

Ministère de la Culture, Honneur aux femmes auteures, avril 2013

Honneur et Mérite de Atelier Toto B, avril 2015

Invitée d’honneur du Festival Quatre Chemins, novembre 2015

Honneur et mérite de Haiti Tchaka Dans, décembre 2015


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