L’OHDH, indigné par les conditions d’incarcération dans les prisons haïtiennes, lance un SOS
La vie carcérale, en Haïti, se déteriore de jours en jours deplore l’Observatoire Haïtien des Droits Humains (OHDH). A travers un bilan partiel des visites faites dans les prisons, présenté ce vendredi, cette institution exige aux instances concernées de voler au secours des personnes incarcérées. Mise à part des problèmes connus de tous, le responsable de programme et de plaidoyer dévoile d’autres faits criant dont sont confrontés les prisonniers. Me Jean Ronel SISTANIS, avocat, explique qu’à partir des visites entamées dans les établissements carcéraux, l’OHDH contaste l’enfer sur terre. Il cite en exemple: le Pénitencier national (Port-au-Prince), Gonaïves, Petit-Gôave parmi les espaces déjà explorés.
A la prison civile de Port-au-Prince (Pénitencier national, le plus grand centre carcéral d’Haïti), ses locataires accumulent des difficultés de part et d’autres. Pas de logements, d’infirmerie adéquate, de caféteriat, de loisirs, de nourritures, de visites regulières, les condamnés partagent les mêmes cellules que ceux en détention préventive prolongée, il sont entassés comme des animaux dans des cachots, pour ne citer que ceux-là dénonce le spécialiste en droits humains.
Aux Gonaïves, la réalité n’est pas trop différente poursuit Me. SISTANIS. C’est dans deux pièces, destinées à un cyber café, converties en prison, qu’est logée plus de deux cent personnes. Placés aux oubliettes, femmes, hommes et mineurs, partageant le même troit, sont surveillés par des policiers administratifs, non des agents de l’APENA, (corps spécialisé dans la gestion, surveillance dans les prisons), décrit le défenseur des Droits Humains. Ils sont privés de toilettes, de soins de santé etc. regrette l’une des portes-voix de l’OHDH.
C’est dans deux petites chambres et un couloir du commissariat de Petit-Gôave, reservées à la garde-à-vue, sont écroués les condamnés et détenus de cette agglomération. Sous alimentés, mal traités, laissés pour contre, ces haïtiens malgré l’amoirie sur leurs pièces d’identités, vivent le martire au quotidien comme les prisonniers de guerre nasis critique Me Jean Ronel SISTANIS.
Fort de ces considérations, le secrétaire général de l’OHDH fait un appel à l’aide. Selon Me Abel LOUISSAINT, avocat, les conditions d’incarcération des prisonniers haïtiens requièrent des interventions urgentes. Le défenseur des Droits Humains sollicite l’intervention immédiate de l’état haïtien, des organisations oeuvrant dans le domaine de la santé, dans l’approvisionnement alimentaire d’intervenir directement, sans intermédiares, dans les prisons. De plus, le spécialiste en droits humains, exige aux acteurs de la chaine pénale d’assumer leur responsabilité, de remplir pleinement leurs tâches. Me LOUISSAINT préconise entre autres la construction des prisons adéquates, le débleyage des centres carcéraux, résoudre le problème de la détention préventive prolongée, assurer le respect des droits des prisonniers étant qu’être humain, lesquels droits, garentis par les conventions, les traités internationaux et la constitution haïtienne.
A noter que, l’Observatoire Haïtien des Droits Humains (OHDH), organisation haïtienne d’Observation, de Promotion et de Défense des droits humains, annonce pour le 21 avril 2017, la publication du rapport final de la série de visites tenue dans les prisons haïtiennes, débutée le 7 mars 2017. Au cours duquel, cette institution prevoit de faire des remmandations concrètes aux instances concernées en vue de résoudre le problème des centres carcéraux du pays.
Me Maxendex CLÉUS*
Auteur
La Rédaction
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