Brésil : l’investiture de Bolsonaro marque le début d’une nouvelle ère

Brésil : l’investiture de Bolsonaro marque le début d’une nouvelle ère

Jair Bolsonaro est le tout premier leader d’extrême droite à arriver au pouvoir au Brésil par les urnes. Il a été élu le 28 octobre dernier. — Source AFP

Le passage en 2019 est l’un de ceux que les Brésiliens auront pour longtemps en mémoire. Outre les festivités du réveillon et les feux d’artifice spectaculaires qui ont illuminé les cieux de Rio de Janeiro, le 1er janvier 2019 marque le début d’une nouvelle ère pour le pays, celle de la rupture avec l’investiture, à Brasilia, du nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro. Ce mardi, l’homme politique de 63 ans prend la tête du Brésil pour un mandat de quatre ans. Jair Bolsonaro est le premier leader politique d’extrême droite à être arrivé au pouvoir au Brésil par les urnes. Une élection qui a suscité énormément d’attentes avec ses promesses de rompre avec l’ordre établi, mais aussi de nombreuses inquiétudes.

Ancien parachutiste et député iconoclaste et provocateur, Jair Bolsonaro, 63 ans, s’est fait élire avec 55 % des suffrages le 28 octobre, en promettant une lutte musclée contre la corruption et la criminalité qui gangrènent la première puissance d’Amérique latine et désespèrent sa population. Il a aussi accumulé les dérapages racistes, machistes ou homophobes et les éloges de la période noire de la dictature militaire (1964-1985) qui lui ont aliéné des millions de compatriotes.

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Son investiture est prévue lors d’une cérémonie très protocolaire et sous haute sécurité dans l’après-midi à Brasilia, où la pluie pourrait jouer les trouble-fêtes. Les parapluies étant interdits pour des raisons de sécurité, les capes de pluie se vendaient comme des petits pains en début de matinée. Très tôt, ses sympathisants ont commencé à se retrouver dans le centre de la capitale, telle Vandelice Morais, une enseignante noire de 67 ans, venue avec un groupe de 35 bolsonaristes fervents de l’État de Bahia (Nord-Est).

Impressionnant dispositif de sécurité

«  Je suis venue pour le Mythe », dit-elle à l’Agence France-Presse, utilisant le surnom donné à Jair Bolsonaro par ses adorateurs. « Le Mythe, c’est quelqu’un que nous n’avons jamais vu dans l’histoire du Brésil. Comme lui, je place la patrie, la famille et Dieu avant tout. » L’acte qui fera de Jair Bolsonaro le 38e président du Brésil sera paraphé dans l’hémicycle de la Chambre des députés où il signera le registre officiel, un petit livre vert, comme tous les chefs de l’État brésilien avant lui.

Ensuite, le président s’engagera sous serment notamment à « défendre et appliquer la Constitution » tout en œuvrant pour « l’Union, l’intégrité et l’indépendance du Brésil ». Le moment le plus attendu sera la montée de la rampe du Palais du Planalto où il recevra des mains de son prédécesseur Michel Temer l’écharpe présidentielle, une pièce de soie jaune et vert, sertie d’or et de diamants. La tradition veut que le futur chef de l’État fasse le déplacement entre les deux places fortes du pouvoir brésilien à bord d’une Rolls-Royce décapotable, mais il pourrait opter pour une voiture blindée pour éviter tout risque d’attentat, ou si la pluie persiste.

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Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place, avec de nombreux check-points, un système antimissile, 20 avions de chasse mobilisés et la fermeture de l’espace aérien. Jair Bolsonaro ayant frôlé la mort lors d’un attentat à l’arme blanche en plein bain de foule le 6 septembre 2018, les autorités n’ont rien laissé au hasard. Entre 250 000 et 500 000 personnes venues de tout le pays sont attendues sur l’Esplanade des ministères, un lieu emblématique où sont concentrés tous les pouvoirs de Brasilia.

Un virage à 180 degrés

La cérémonie d’investiture doit commencer à 14 h 30 locales (16 h 30 GMT) au cœur de la capitale futuriste au plan en forme d’avion sortie de l’imagination de l’architecte Oscar Niemeyer et de l’urbaniste Lucio Costa au début des années 1960. Denise Souza, une trentenaire du Minas Gerais, ne veut pas perdre une miette de « ce moment historique ». « Maintenant nous voulons qu’il change le Brésil », dit cette femme portant un tee-shirt jaune à l’effigie de Bolsonaro et, sur les épaules, un drapeau d’Israël.

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