Le mouvement baptisé « 3e Voie » de Reginald Boulos pourrait-il vraiment être la solution à nos déboires ?
Haïti se situe aujourd’hui parmi les pays qui n’ont rien à perdre et rien à gagner. Cette victoire insignifiante, nous l’avons acquis au fil des années. Grâce à ce malencontreux malentendu, présentement nous ne sommes nulle part sur la carte de développement. Haïti reste ce pays qui se laisse mener par l’insouciance et l’impunité. Et si elle devait se situer – par élégance -, alors nous dirions qu’elle fait partie des plus maladroits et moins respectés dans le monde caribéen et des Amériques. Nous autres haïtiens avons fait ce choix, celui de devenir ces loosers se trouvant de l’autre côté de la frontière de la métropole caribéenne : la République Dominicaine.
En parlant de la République Dominicaine, cette dernière à elle seule possède tous les atouts nécessaires pour un éventuel assaut militaire sur la première République noire. Force est de constater que notre Police nationale d’Haïti (PNH) compte dans sa troupe environ douze (12) mille policiers, et n’a même pas la capacité de contrer les actions des individus armés qui terrorisent certains quartiers populaires de la zone métropolitaine, alors que la République Dominicaine possède une armée dont l’effectif s’élevait en 2017 à 28 150 militaires, sa marine 11 611 et les forces aériennes 17 175 , pour un total de 56 936 militaires en service actif. Sans oublier son artillerie moderne avec deux (2) porte-avions qui valent des milliards, selon des informations disponibles sur internet. D’après ce constat, sauf notre “dieu-ONU” nous préserve du pire à cause de sa charte qui constitue notre unique défense
Haïti scientifiquement demeure un espace où il y a risque d’effondrement total. J’attire l’attention sur le déplacement des plaques tectoniques qui provoquent des tremblements de terre de grande envergure ; et aussi notre tissu social, divisé, fragmenté, et qui se défait de toute relation symbolique. L’Haïtien ne connaît même pas ses droits, voire consolider ses aspirations en tant que peuple. Livré à lui-même sans presqu’aucune assistance, il crée ses propres lois dans une société qui l’accepte. Une société en chute libre, qui s’inspire de rien et se voit nulle part dans la mondialisation.
Nos enfants sont exposés aux phénomènes d’insécurité sans précédents. Il n’y a plus de solidarité de classes, encore moins d’entraide citoyenne. Dans cette jungle, l’Haïtien est aveugle et sourd. Sa conscience est motivée par l’argent et la richesse. Ceux qui font de nous, des capitalistes poste-moderne. Jamais de société qui se respecte n’a consolidé sa base en valorisant le matériel à ce niveau. Face à tout cela, devons-nous encore rêver d’un renouveau ou encore d’une troisième alternative (3e voie)
L’histoire nous a montré que les sociétés les plus stigmatisées se sont rebellées avec les pratiques jugées inappropriées. Nous parlons de la révolution tranquille des années 50 et 70 au Québec, laquelle révolution a permis la naissance de grands changements sociaux. Et aussi les révolutions de couleur en Eurasie et moyen-orient ayant provoqué des dissolutions de gouvernements face à leur pratique jugée inacceptable. En effet, suivant les constats, lors de ses soulèvements, la bourgeoisie était le plus souvent complice et avait donné au peuple toute la paternité des luttes.
Les propos du Dr. Réginald Boulos sont perçants et témoignent d’une certaine volonté d’agir vite. Cela devient une grande première pour nous autres générations des années 80, de construire quelque chose de solide. À entendre les propos de l’entrepreneur, je reconfirme qu’une conscience se forge quelques parts. Mais cette classe dite bourgeoise n’est elle pas divisée ? Les rumeurs depuis bien des temps racontent les difficultés de cohabitation qui se sont installées dans ce secteur. De ce fait, ce vaste mouvement annoncé sera la cible des autres bourgeois très puissants. Ce qui risque de compliquer la situation. Il faudra alors que le concerné rentre dans un décor de confiance avec les prolétaires, la classe moyenne inférieure et les étudiants. Lénine, l’artisan de la révolution bolchevique, avait su qu’il fallait créer une banque de pensées, des hommes endoctrinés, des femmes rééduquées afin de planifier une nouvelle reforme sociétale. Tel a été le cas lors de son exile en Suisse.
Je joins à mes réflexions ses canaux révolutionnaires par rapport à l’importance que cette question suscite aux yeux des jeunes qui observent les prises de position du Docteur dans la presse haïtienne. À entendre des jeunes dans certains quartiers populaires, l’onde de choc est positive.
Dans l’air, plane une certaine conscience bourgeoise. Sauf que ce dernier doit s’acquérir des meilleures stratégies politiques pour une pleine réussite, sinon nous risquons de voir la 3e voie lancer une grande mobilisation dans les rues sous le refrain des habitudes traditionnelles ; 1 000 gourdes pour chaque manifestant.
Dr. Réginald Boulos, des jeunes avisés vous observent, la diaspora haïtienne se prépare, la société vous entend, de toute façon ils attendent qu’une première pierre soit lancée. Les jours sont comptés. Que votre lutte apporte de nouvelles orientations pour un peuple qui ne sait pas à quel saint se vouer.
Prions pour que cette lutte de prise de conscience annoncée soit celle de tous et non l’affaire d’un seul homme qui souhaite tout changer. Bonne Chance à vous Dr !
La Rédaction
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