26 millions de dollars dépensés en moins d’un mois, tandis qu’on est loin de trouver une réponse face au coronavirus

Le 19 mars dernier, les responsables haïtiens de la santé ont annoncé que le pays a enregistré ses deux premiers cas de coronavirus. Durant cette même soirée, le Président de la République, Jovenel Moise, avait décrété l’état d’urgence sanitaire.

Peu de jour après, suivant les conseils du comité scientifique, l’état avait commandé à la Chine des matériels de santé pour un montant estimé à 18 millions de dollars. Aucune nouvelle, jusqu’à date, de ces matériels pour lutter contre le covid-19. Le chef de l’Etat a promis de payer 50% du salaire des ouvriers du textile. Cependant des patrons de ce secteur affirment qu’ils n’ont reçu à cet effet aucun fonds des autorités.

Le palais national a rassuré que plus d’1 millions d’Haïtiens vivant en insécurité alimentaire vont recevoir des kits alimentaires, toujours dans la lutte contre le covid-19. Pour l’heure, seulement quelques centaines de familles habitant à Delmas 6, fief du chef de gang surnommé Barbecue, ayant dû bénéficier de cette aide. La distribution des cache-nez à la population, tarde à venir.

Lors d’une interview accordée à Radio Télévision Caraïbe, l’économiste Enomy Germain a fait une révélation fracassante. « Du 25 mars au 15 Avril, l’Etat haïtien a déjà dépensé 714 millions de gourdes et 19 millions de dollars ; Ce qui fait au total de 26 millions de dollars », a révélé l’économiste.

26 millions de dollars en moins d’un mois ! Une lourde somme dépensée dans cette bataille contre le coronavirus qui ne commence pas encore. Haïti le seul pays de la région ayant testé 22 personnes par millions d’habitants, ce qui fait du pays le bon dernier de la zone. Le nombre de personnes contaminées est de 44, malgré ce bilan qui suscite des doutes, l’Etat croit qu’il affronte déjà ce fléau mondial qui met à genou les meilleurs systèmes de santé dans le monde.

Les ouvriers du textile n’ont pas encore reçu les 50% de leur salaire promis par le gouvernement. Des quartiers défavorisés du pays n’ont pas accès à l’eau potable, des kits hygiéniques et alimentaires, des cache-nez entre autres, cependant l’Etat a déjà dépensé 26 millions de dollars pour lutter, dit-il, contre cette pandémie.

Comment peut-on retracer cette somme, car les autorités du pays croient dure comme fer qu’en période d’urgence, qu’on peut passer outre des normes de passation de marché.

Cette attitude porte à comprendre que les dirigeants haïtiens ont attendu des catastrophes pour annoncer une période d’urgence, parce qu’en cette condition, ils peuvent dépenser à leur guise, sans rendre compte à quiconque.