Les affrontements entre gangs ont fait au moins 191 morts d’après un nouveau rapport

La criminalité des gangs domine encore et toujours la vie quotidienne en Haïti : les enlèvements crapuleux sont quotidiens et, ces derniers jours, des hommes armés ont terrorisé la population en circulant par moment dans le centre-ville de Port-au-Prince.

Il y a deux mois, deux de ces gangs se sont livré une guerre pour contrôler la banlieue nord de la capitale : des affrontements qui ont été meurtriers pour les riverains. Une organisation de défense des droits humains a revu une nouvelle fois le bilan à la hausse et l’estime à 191 victimes.

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a recueilli plus de 200 témoignages d’habitants de la Plaine du Cul-de-Sac et les récits sont accablants. Dans un précédent rapport, l’organisation avait indiqué que 146 morts avaient été recensés durant cette guerre de gangs qui a eu lieu entre le 24 avril et le 6 mai.

Mais selon cette dernière enquête, ce sont au final 191 personnes qui ont été assassinées dont 8 enfants. Au moins 18 femmes ont subi des viols collectifs et 17 d’entre elles ont ensuite été exécutées. Les bandes armées ont fait preuve d’une cruauté sans pareille, « décapitant » des victimes, certaines ont été « brûlées vives » dans l’incendie de leur logement, notamment des personnes qui étaient trop âgées pour fuir d’elles-mêmes.

Selon le RNDDH, 158 enfants sont devenus orphelins de cette guerre menée entre gangs et contre la population civile du nord de la capitale. Deux mois après ce massacre, le RNDDH estime que les autorités judiciaires « pataugent ». Un fait est surtout à rappeler : jusqu’ici, personne au niveau du gouvernement n’a dit un mot face à ces crimes d’une ampleur et d’une violence inouïes. | SOURCE : RFI.fr