Sommet de CELAC : Allocution du PM Ariel Henry

Sommet de CELAC : Allocution du PM Ariel Henry
FILE PHOTO: Haitian Prime Minister Ariel Henry speaks at a ceremony for his inauguration as Minister of Culture and Communication, in Port-au-Prince, Haiti November 26, 2021. REUTERS/Ralph Tedy Erol/File Photo

C’est pour moi un honneur et un plaisir de participer à ce VIIème Sommet de la Communauté des Etats de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). Je voudrais commencer mon propos en présentant mes remerciements et des félicitations au peuple et au Gouvernement de la République argentine pour la qualité de l’accueil réservé à la délégation que je préside et aussi pour la bonne organisation de cet évènement majeur pour la région. Nous apprécions à sa juste valeur la performance et le leadership dont a fait preuve l’Argentine pour maintenir notre organisation, en ces temps de crises politiques, socioéconomiques et  environnementales aux niveaux régional et mondial.

Permettez-moi, Monsieur le Président d’adresser une salutation particulière à un grand ami d’Haïti, récemment réélu comme Président de la République fédérative du Brésil, Son Excellence Luis Inàcio Lula Da Silva. Je me réjouis du retour du Brésil au sein de la grande famille de la CELAC. Je vous renouvelle Cher Lula toute la solidarité de mon pays et de mon gouvernement dans votre combat pour la préservation de la démocratie.

Mon pays souscrit pleinement aux idéaux de la CELAC en matière de coopération et de solidarité dans le respect de la diversité.  Nous croyons fermement que nous devons tous faire converger nos efforts en vue de faire de l’Amérique Latine, des Caraïbes et de tout notre hémisphère une zone où règne la paix entre nos pays et à l’intérieur de chaque pays. Nous devons continuer à renforcer notre vision commune sur les enjeux clés pour l’amélioration de la qualité de vie et le bien-être de nos peuples. Je félicite   ceux qui ont travaillé sur les principaux thèmes qui sont abordés dans le projet de déclaration conjointe de ce Sommet : De la récupération économique post COVID-19, à la garantie à la sécurité alimentaire et énergétique ; de la transformation digitale, à l’accès universel, sans discrimination, à la connectivité numérique, en particulier pour les groupes en situation de vulnérabilité et dans les zones rurales reculées. Autant de questions débattues qui démontrent que notre région est en phase avec ceux qui dans le reste du monde croient à la concertation sociale et au dialogue politique comme outil qui permettent de promouvoir et projeter l’Amérique latine et la Caraïbe dans le débat mondial.

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Nous partageons l’idée que l’éducation, à tous les niveaux, constitue un droit humain fondamental et la base de la réalisation effective d’autres droits. Nous estimons que garantir une éducation universelle de qualité constitue une condition essentielle pour la paix, le développement durable et la croissance économique. Les progrès économiques sont indispensables pour réduire dans nos pays, les inégalités et la pauvreté qui alimentent en permanence les flux migratoires incontrôlés. Ce phénomène qui prend de l’ampleur quotidiennement doit être adressé en concertation et dans le respect des valeurs qui nous unissent, si nous ne voulons pas que la situation dégénère et crée des tensions inutiles.

L’engagement de la République d’Haïti en faveur des principes et des valeurs de la CELAC est réel. Nous ferons toujours tout ce qui est possible pour faire avancer les intérêts de cette communauté.

Monsieur le Président,

Qu’il me soit permis de saisir l’opportunité qui m’est offerte de m’adresser à cette assemblée, pour informer les honorables dirigeants des pays frères de la CELAC sur l’évolution de la situation de mon pays. Comme vous le savez tous, Haïti traverse une période de turbulence politique et de difficulté économique et sociale, aggravée par un climat d’insécurité alimenté par des groupes criminels armés. Leur comportement perturbe considérablement la vie des paisibles citoyens et les efforts de mon gouvernement pour remettre en marche les institutions démocratiques.

Pour faire face à cette situation, mon gouvernement a adressé à la communauté internationale un demande que le Secrétaire Général des Nations Unies a traduit parfaitement dans les options présentées dans sa lettre du 8 septembre 2022 envoyée au Président du Conseil de Sécurité (S/2022/747), en vue d’encourager les états qui le peuvent à participer à une force multinationale spécialisée sollicitée par Haïti pour aider les forces de sécurité haïtiennes à lutter contre la prolifération du crime organisé, le trafic illicite d’armes et de munitions, et à éradiquer les gangs qui ont pris le pays en otage.

J’encourage les pays de la CELAC qui le peuvent, surtout ceux qui connaissent déjà le terrain à nous apporter leur concours.  Il ne s’agit pas pour nous refaire ce qui a échoué dans le passé et de recommencer avec les formules onusiennes qui ont consisté à venir faire le travail à la place des haïtiens. La nouvelle approche que nous privilégions est différente. Cette fois-ci nous demandons un accompagnement robuste de la part des pays frères pour appuyer les efforts des forces de sécurités locales.  Nous avons besoins de matériels, d’équipements et de formations pour nos forces de l’ordre.

En ce moment même le Conseil de Sécurité des Nations Unies débat de la question haïtienne. Hier encore le Secrétaire Général a réitéré son appel pressant aux états membres pour leur faire comprendre l’urgence qu’il y a à agir rapidement pour accompagner les solutions choisies par les acteurs haïtiens.

A côté des problèmes sécuritaires, le pays connait également une profonde crise politique. Cela fait longtemps que nos partenaires attendaient une bonne nouvelle d’Haïti sur ce front-là. Dès mon arrivée à la tête du gouvernement, j’ai cherché à rassembler toutes les groupes politiques et de la société civile. Un premier accord avait été trouvé le 11 septembre 2021, mais il était insuffisant parce que certains secteurs n’y avaient pas souscrit.

La bonne nouvelle est que le 21 décembre dernier nous avons réussi à élargir l’entente avec la signature d’un document intitulé « Consensus National pour une Transition Inclusive et des Élections Transparentes ».  Chose inhabituelle dans la politique haïtienne, le secteur privé des affaires a accepté de signer ce pacte et a désigné le président des chambres de commerce dans le Haut Conseil de la transition. Chose également inhabituelle que l’on croyait impossible, les partis politiques, à quelques exceptions près, se sont mis d’accord pour choisir unanimement une ancienne candidate à la présidence. La société civile a désigné le président de la puissante fédération protestante d’Haïti.

Ce Haut Conseil de la Transition sera installé dès mon retour à Port-au-Prince, avec pour mission d’accompagner le gouvernement et de poursuivre le dialogue avec tous les secteurs en vue de remettre en place les institutions démocratiques avec à leur tête des élus librement choisis par le peuple haïtien.

Nous avons de bonnes raisons de croire que dès que l’environnement sécuritaire sera assaini, le consensus devrait se renforcer autour du projet commun d’organiser des élections inclusives et transparentes.

Monsieur le Président,

Je ne saurais terminer mon intervention sans présenter mes chaleureuses félicitations à prochain président pro tempore de la CELAC, l’Honorable Ralph Everard Gonsalves Premier ministre de Saint-Vincent et Grenadines, homme politique remarquable sous la présidence duquel la CELAC continuera de progresser.  Mon cher Ralph, tu peux compter sur le soutien sans faille de la République d’Haïti. Puisse ta présidence de cette noble institution contribuer à resserrer les liens entre les pays de la région et les conduire vers plus de solidarité, de prospérité et de paix.

Je vous remercie

Bureau de Communication de la Primature


La Rédaction

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