Ils interdisent à leur conjointe de suivre les feuilletons télévisés de peur d’être trompés
Il y a de cela quelques années, des programmes de télévisions étrangères captent l’intérêt de plusieurs haïtiens. Nous voulons directement citer les feuilletons télévisés qui sont devenus une messe ou un opium pour des membres de la population.
Qu’il soit Babarita, Rosalinda, La rue des mariés, Diablo ou la longue attente surnommée « Youri », par les téléspectateurs, ces séries télévisées ont taillé une place de choix dans le cœur de plus d’un. La quasi totalité des jeunes filles, une minorité de jeunes hommes s’y plongent, à tel point qu’ils racontent cela à tout le monde, soit en classe, à la faculté, au bureau et même au marché.
Le point central des histoires racontées dans les feuilletons susdits n’est autre que l’Amour. Ce qui est intéressant dans cette affaire, c’est que la majeure partie des hommes interdit à leur conjointe de suivre les séries. Si pas mal de jeunes hommes ou de maris apprécient ces moyens métrages, ils n’ont pas cessé de critiquer des scènes de corruption qui en découlent. « Les téléromans viennent gâcher les relations intimes, car les femmes ne font qu’incarner les comportements des personnages, ce qu’on juge souvent mauvais », a lâché un abonné de Haitinews2000.
Selon ces hommes, cela vient de rendre plus laides les attitudes de certaines femmes haïtiennes qui placent l’argent au centre de leur relation amoureuse. « Elles se laissent influencer sans se rendre compte que c’est un film dans lequel l’auteur critique les vices et les tares de sa société », a commenté une demoiselle originaire de Léogâne.
La première catégorie de personnes a laissé voir l’irresponsabilité des femmes, alors qu’une autre a avancé l’idée de manque de confiance. « Celui qui interdit à sa conjointe de suivre les séries télévisés, ne connaît pas entièrement sa femme, il se marie comme c’est la coutume, mais la confiance n’existe pas dans cette union », pour reprendre les propos d’une jeune femme qui habite à Brochette (sud de Port-au-Prince).
Les séries de nos jours viennent des pays de l’Amérique du sud, c’est une façon de dénoncer les mœurs des populations. Le scénariste n’a jamais nourri l’idée d’influencer un peuple, au contraire il veut attirer l’attention de la population dont il est membre, sur ce qui se passe à l’intérieur, pour dire qu’il est mieux de suspendre et d’adopter une nouvelle manière de vivre. « Les Haïtiennes pourraient s’en servir pour mieux cerner le caractère des autres sociétés, non pas pour se laisser influencer. Les épisodes ont souvent un impact négatif dans les foyers, a-t-on constaté, alors que l’idée est de corriger et de convaincre », d’après une abonnée.
A noter, Le terme « feuilleton » date du XIXe siècle et il est à l’origine utilisé dans le journalisme. En 1836, sort ensuite le premier roman-feuilleton. Aujourd’hui, ce terme est également utilisé pour une production radiophonique (feuilleton radiophonique) ou télévisuelle avec une intrigue en constante évolution répartie sur plusieurs épisodes.
En Europe, de nombreux pays comme la France, le Portugal, l’Espagne ou l’Italie ont produit beaucoup de feuilletons contrairement aux États-Unis qui privilégiaient la production de séries avec des épisodes indépendants. En 1950, le premier feuilleton français diffusé est Agence Nostradamus,
L’adaptation d’un roman en format feuilleton serait apparue pour la première fois au Québec en 1953 à la télévision francophone de Radio-Canada (au Québec). Il s’agissait de l’adaptation d’un roman de Roger Lemelin, La Famille Plouffe, qui connut un immense succès en français et en version anglaise, de 1953 à 1959.
Dossier : Vladimir Désir
La Rédaction
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