8 mars : honneur aux droits des femmes et aux luttes d’hier et d’aujourd’hui

Pour situer la journée internationale des droits de la femme, il faut comprendre certaines dates. Le 8 mars 1857 a eu une grande manifestation des ouvrières dans la ville de New York. Une manifestation relayée à l’époque par toute la presse militante du PCF et de la CGT et autres. Cette journée était vue comme la journée des femmes. Selon des historiennes dont la française Françoise Picq, le choix du 8 mars repose sur ce mythe américain. Mais les journaux américains à l’époque n’en ont fait pas mention. Il a fallu attendre jusqu’en 1910 pour que la militante allemande Clara Zetkin, lors de la 2e conférence internationale des femmes socialistes regroupant 100 femmes venant de 17 pays différents, propose que toutes les femmes du monde se réunissent autour d’une date unique afin de sensibiliser le monde sur le sort des travailleuses, mais sans indication de mois.

Cette réunion était tenue en congrès à Copenhague. La proposition de Clara Zetkin était approuvée à l’unanimité. Une année plus tard, la Russie et l’Europe entrent en compétition, pour la première de toute l’histoire de l’Europe, les militantes de l’Allemagne, d’Autriche, de Danemark et de Suisse ont investi les rues.

Dès lors le mouvement prend de l’essor et se propage de pays en pays. Deux ans après, soit en 1913 le mouvement est initié en Russie par Alexandra Kollontai, future ministre des droits des femmes du premier gouvernement soviétique. Les Russes ont mené des années de combat jusqu’à obtenir le droit de vote. La Russie soviétique devient par ce fait le premier pays à officialiser cette journée. Et d’autres pays empruntent cette voie. En 1946, les pays de l’Est étant sous la dominance soviétique célèbrent eux aussi la journée des femmes.

Ce n’est qu’en 1975 que l’organisation des Nations Unies reconnait la journée internationale des droits de la femme au moment ou le mouvement de la libération des femmes était à son apogée. La date sera entérinée en 1995 soit 20 ans après par 189 pays lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes.

Chaque pays célèbre différemment cette journée. à Madagascar, au Burkina Faso, en Algérie, Arménie pour ne citer que ces pays-là cette journée est décrétée fériée pour les femmes. Au Burkina Faso, en ce jour les Burkinabées portent le Faso Dansani.

Pour ce qui est d’Haïti. En 1934, l’avocat Madeleine Sylvain-Bouchereau, sœur de la première femme médecin du pays, Suzanne Comhaire-Sylvain, fonde la première association féministe d’Haïti, la ligue féminie d’action sociale. En 1865, au Cap une révolte populaire mobilise les femmes exigeant l’égalité des genres. En 1944 et 1946 ramènent deux essais d’octroi de droit de vote pour les femmes, mais c’était échoué. La constitution de 1950 accorde enfin le droit de vote et d’éligibilité aux femmes. Mais ce n’est seulement qu’en 1991 que les femmes votent réellement.

Avec la dictature des Duvalier, l’élan des mouvements féministes avait chuté. Après la chute des Duvalier en 1986, les groupes féministes se réorganisent et le 3 avril 1986 a lieu une grande manifestation féminine exigeant la participation des femmes dans le processus de démocratisation du pays. En 1996, le 6 avril devient la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes.