La grave situation économique pousse des hommes à pratiquer des activités réservées aux femmes
Dans de nombreuses villes et provinces ainsi que dans la capitale, la faim, le chômage, la précarité économique font rage, accaparent et maltraitent atrocement les couches les plus démunies de la population haïtienne. Et tant d’autres problèmes rencontrés par ces malheureux ne font qu’augmenter leur vulnérabilité.
Mis à part des prix des produits de première nécessité, les frais des écoles privées, qui continuent de péter le plafond, le chômage veut à tout prix les détruire, une situation déplorée par bon nombre de pères et de mères de famille, nécessitant des moyens leur permettant de répondre à certaines obligations quotidiennes.
Cependant, la création d’emplois, l’un des axes majeurs du pouvoir en place, ce pilier important n’est encore prêt à voler au secours de ses « chômeurs de métiers ». Les pères de famille ne savent pas encore à quel saint se vouer en vue de faire face aux difficultés économiques. A cet effet, ces derniers ont obligé de se lancer dans des pratiques réservées en un certains temps aux femmes afin de gagner de quoi manger, de payer la scolarité de leurs enfants et le logement.
« On est obligé de le faire, car on n’a pas d’autre choix», a lamenté un père de famille, ayant comme recours la lessive, une pratique très féminine dans un pays comme Haïti.
Parmi ces taches ménagères accomplies présentement par des hommes en vue d’assurer leur survie, on peut citer, la lessive, la vente de « pâtée kòde », marchand de friture et même la vente d’épices dans certains marchés publics du pays. Et on les voit vendre des plats chauds communément appelés (Anba drap) en plein cœur de la capitale, etc. comme on dit souvent « Il n’y a pas de sot métier ».
Pierre Rémy, 25 ans, un marchand de pâtées à la rue Capois (Port-au-Prince), également père de deux enfants, dit reconnaître l’importance des femmes dans ce genre d’activité. Mais, il n’admet pas de se faire l’idée que la vente de pâtées par les hommes est mal vue et réservée aux femmes, toutefois selon lui, cela n’a pas daté d’hier.
« Dans un premier temps, on peut dire que la vente de pâtées était réservée aux femmes, mais vu la situation actuelle du pays, sans contester ça laisse vraiment à désirer. (…). Femme et homme sont concernés par le chômage auquel fait face Haïti. Pour le moment il n’y a pas de casse-tête à faire pour dire qu’il s’agit de commerce appartenant aux femmes ou aux hommes, car on peut tout pratiquer », a expliqué Pierre Rémy, se dernier qui se charge de la préparation hors pairs de la pâte à laquelle il ajouté beaucoup d’autres ingrédients, comme tantôt de la viande ou du hareng, œuf, de hachis de choux, du piment, de hotdog et autres. Accompagné de ses trois (3) collègues de travail, dont l’un est le responsable de la vente des pâtées, (à 25 gourdes l’unité), l’autre se charge de la cuisson sur un réchaud de charbon de bois.
« C’est grâce à ce petit business que nous arrivons à gagner notre vie. (…) Au lieu de rester les bras croisés, nous préférons de le faire », c’est ce qu’a fait savoir Jacques, le responsable de la cuisson des pâtées.
Pour sa part, Pierre Rémy, vraisemblablement le responsable de ce groupe de trois vendeurs, a laissé entendre que les jours ne sont pas toujours les mêmes depuis son entrée dans ce commerce soit en 2004.
En tout cas, les hommes se lancent dans des métiers appréciés autrefois par les femmes en vue de travailler pour nourrir la famille, un problème lié par la situation des famines qui frappent la population.
Dossier: Jean Junior Sylnay
Sylnay.jeanjunior@yahoo.com
La Rédaction
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