Peut-on compter sur la présence de Jean Bertrand Aristide au Parquet ?
Ce 9 janvier, l’ancien président haïtien doit comparaître devant le chef du Parquet de Port-au-Prince pour être interrogé sur plusieurs dossiers. Ce sera une occasion pour Lucmane Delille d’auditionner l’homme avec qui il a fait la guerre en 2003-2004 à travers de grandes séries de protestations surnommées GNB.
Accusé pour abus et escroquerie par un ancien pensionnaire de son orphelinat, Sony Thélusma, et aussi par le responsable de la Coordination Nationale des Sociétaires Victimes des Coopératives (CONASOVIC), Rosemond Jean, Jean Bertrand Aristide a déjà boudé la convocation fixée au 3 janvier dernier, ce qui porte à croire que le leader charismatique haïtien pourrait faire fi de la décision de M. Delille.
Certaines personnalités ont sévèrement critiqué cette démarche. Pour le président de l’assemblée nationale, le sénateur Dieuseul Simon Desra, le commissaire du gouvernement n’a pas les compétences légales pour pouvoir convoquer M. Aristide. Des membres du Parti ont tiré à boulets rouges sur Lucmane Delille. Le sénateur John Joël Joseph a non seulement pris position contre le chef du Parquet, mais il l’a rappelé certains forfaits qu’il avait commis quand il était avocat, c’est une façon pour saper le moral du représentant de l’exécutif dans le système judiciaire.
Les protestataires de « Lafanmi se Lavi » n’entendent pas lâcher prise, suivant les déclarations de pas mal d’entre eux.
Depuis son retour le 18 mars 2011, Jean Bertrand Aristide ne s’est jamais présenté au grand public, il ne s’est pas prononcé non plus sur l’activité de la politique en Haïti. Abandonne-t-il la politique ? Pas du tout, car il reste et demeure le chef du parti Fanmi Lavalas.
Donc les portes du Parquet de Port-au-Prince sont ouvertes pour accueillir l’ancien prêtre du Saint Jean Bosco. Ces partisans et sympathisants annoncent leur présence dans les rues pour dire non à l’injustice et à l’intimidation. Le suspens se tient, ce sera une occasion d’évaluer les forces des lavalassiens au cours du mandat de Michel Martelly.
Vladimir Désir
La Rédaction
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